Histoire de la commune de Sarcey

Tiré de l'ouvrage de Marc GIROUD :
"Sarcey et ses environs à travers l'histoire : monographie d'un village lyonnais" (Trévoux, impr. G Patissier)

 

Au Xème siècle, Sarcey entrait dans les biens de l'abbaye de Savigny, mais en 1060 son église est rattachée à L'Arbresle. Au fil des siècles, Sarcey eut à subir de terribles fléaux, tels des guerres, des famines, ou des maladies, comme la peste noire qui fit, deux années de suite (1693 et 1694), des ravages dans la population.
D'ailleurs, une léproserie fut construite à la limite de Saint-Romain-de-Popey et de Sarcey (un oratoire en marque aujourd'hui l'emplacement).

Une partie du village faisait partie du fief de Magny, mais il ne reste aucune trace de ce château. Au XVIIème siècle, le seigneur de Magny, Philibert de Chevrières, épousa Claudine de Paranges et abandonna alors sa résidence de Sarcey pour s'établir au château de la Fachère.

Pendant la révolution les habitants de Sarcey établirent un cahier de doléances, et le village eut même un représentant au Conseil Général du Rhône, en la personne de Bernard Marie Sage (juillet 1790 à novembre 1791). Sarcey, auparavant annexe de Bully et dépendant des petites justices de Saint Forgeux, Magny, Bagnols, et Bully, du ressort de la sénéchaussée de Lyon, fut érigée en commune indépendante en 1791.

 On signale, au début du XIXème siècle, quelques troubles dans le canton, puisqu'en juin 1817, un petit mouvement, parti de Savigny et gagnant 11 communes, se manifesta en faveur de Napoléon. Sarcey resta calme, mais le maire, craignant quelques problèmes, fit, dans la nuit du 8 au 9 juin, couper les cordes de la cloche et barricader les portes de l'église pour éviter tout rassemblement de foule.

Vers le milieu du XIXème, Sarcey connut une période de prospérité, pendant laquelle la population passa de 501 à 938 habitants, entre 1801 et 1886. Cet essor fut essentiellement dû au développement de l'industrie textile (prés de 400 canuts pour le tissage de la soie, à la fin du siècle dernier), mais aussi grâce à la fabrication de tuiles, ou à la création de deux établissements de bains. Cette soudaine richesse se caractérisa par la construction d'une église en 1854 (en remplacement d'une église construite en 1828 mais souffrant de graves défauts), de deux écoles (construites en 1868 et 1877), et la présence de plusieurs foires par an.

Avec le XXème siècle commence le déclin du village : les ateliers de soierie ferment peu à peu, et les deux fabriques de tuiles cessent de fonctionner. La commune connaît l'exode rural, et ne compte plus alors que 405 habitants en 1968. Ceux-ci vivent de la terre, Sarcey est devenue une commune à vocation agricole : vignes (A.O.C. Beaujolais), élevage...

 

Patrimoine de la commune de Sarcey

(extrait de préinventaire des monuments et richesses artistiques)

 

· HABITAT ANCIEN

Les murs des habitations offrent une mosaïque chatoyante de pierres jaunes de Glay (Saint-Germain-sur-l'Arbresle), de granit rose extrait sur place, et de calcaire gris coquillé d'Apinost (Bully). Ces pierres sont souvent dissimulées par un enduit pour les logis antérieurs à la révolution ; et apparentes, taillées ou équarries, pour les maisons bourgeoises du XIXème siècle.

Les bâtiments annexes présentent parfois une étonnante composition d'un ou deux niveaux en pierres équarries, surmontés d'un pisé, comme si les pierres avaient été extraites dans le sol des fondations, et que l'on avait utilisé le pisé pour achever la construction.

Les marques de tâcherons gravées sur les pierres de taille sont nombreuses et variées.

Le bois a été fréquemment utilisé pour l'encadrement des ouvertures jusqu'au début du XIXème siècle, notamment dans les bâtiments annexes.

Les avant-toits des maisons de vignerons s'appuient sur un ensemble souvent peu homogène (prolongement du mur pignon latéral et une ou deux colonnes, ou un poteau équarri et de frêles potences).

Les tuiles rondes des toits, à deux ou. à quatre pans, laissent progressivement la place aux tuiles mécaniques ou à la tôle ondulée.

 

· LES DIFFERENTS HAMEAUX

Pouilly : situé à l'Ouest du territoire communal, cet important hameau est sans doute l'un des plus anciens. Il est constitué d'un enchevêtrement de maisons, plutôt modestes et très remaniées actuellement.

Le Perrin : hameau composé de quelques maisons de vigneron ou de maître.

Le Guicher : ensemble d'habitations (maisons de vigneron, ancienne ferme, "maison du bailly"), au Nord-Est du bourg.

Fontlavis : hameau très groupé, au Nord-Est du bourg, et malheureusement très défiguré.

Goutte-Martin : petit hameau situé au Sud du territoire communal, dans lequel a été signalé un gisement archéologique romain.

Le Bois : hameau dispersé, à l'Ouest de la commune, de part et d'autre de la V.C. n03, et constitué d'un ensemble de maisons et bâtiments isolés, d'époques diverses.

Magny :                   situé au Nord-Ouest du territoire communal, c'était un ancien fief avec justice, qui était constitué de terres diverses, dont deux domaines. S'il y a eu un château, c'est à une époque reculée, et il n'en reste aucune trace. Le hameau est composé actuellement de quelques habitations dispersées, remaniées ou reconstruites.

 

· LE BOURG

Le bourg de Sarcey est resté fort modeste jusqu'au début du XIXème siècle, ne comportant que cinq ou six habitations de part et d'autre de l'ancienne église paroissiale, en bordure Ouest de la rue (actuelle D 118).

L'aspect général du bourg a été modifié au cours du XIXème siècle, lors de la démolition de l'église qui a permis d'aménager la place publique, et de la construction de la nouvelle église, en face de la précédente. Ainsi, le coté Est de la rue a progressivement été bâti d'un alignement continu de maisons, sous l'impulsion de la construction de la première mairie en 1819.

A la fin du XIXème siècle et au cours du XXème siècle, le bourg s'est agrandi en bordure de la D. 118, au Sud et à l'Ouest, avec la nouvelle mairie et l'aménagement d'un hôtel-restaurant. Jusqu'à présent, les grands prés qui s'étendent derrière les maisons et donnent au village un caractère très bucolique, ont été préservés des lotissements.

 

· LES EDIFICES PUBLICS

la mairie : après la construction d'une première mairie-école en 1819 (une épicerie aujourd'hui, mais peut-être la plus ancienne mairie construite dans le Rhône après la Révolution), a suivie la deuxième mairie-école de 1881, et dont l'école a quitté le bâtiment en 1961.

l'école : située à l'Est du bourg, dans un petit enclos fermé de murs.

le presbytère : vraisemblablement reconstruit plusieurs fois, il est situé en face de l'église, en retrait et en contrebas à l'Ouest de la place du bourg. Il abrite actuellement la maison des associations.

les cimetières : - l'ancien entourait l'ancienne église paroissiale, et fut définitivement clos en 1849

- le nouveau est au Nord-Est de l'actuelle église.

la bascule publique : construite en 1873 sur la place publique (à l'embranchement de la D. 118 et de la D. 67)

 

·   LES CROIX DE CHEMIN

Onze croix de chemin ont été répertoriées sur le territoire de Sarcey. Beaucoup sont en pierre jaune, mais les croisillons ont presque tous été refaits ultérieurement, soit en pierre, soit en fer forgé.